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EFFORT DU LUNDI

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Afin de profiter du soleil et de la tiédeur, les bâtons sont sortis de la voiture pour aller en campagne…prendre les couleurs d’automne qui n’étaient pas vraiment au rendez-vous.

J’ai bien l’impression que cette année ne sera pas une année » couleurs flamboyantes « comme l’an passé. Le vent les décrochera avant qu’elles n’aient le temps de paraître… du moins dans mon poitou.

Un papillon m’accompagne tout le long du chemin, chacun sa quête, lui , quelques derniers pollens, et moi , quelque retour de forme ou de bien être…, comme il ne se pose pas, (n’ayant pas de raison de le faire, aucune corolle pour l’accueillir) je ne peux le prendre en photos…

Les vignes ont déjà été « délestées » de leurs grappes , et le rouge n’a pas encore colonisé les feuilles, seuls quelques ceps ont mis leur « fard ».

Quelques grappes oubliées par les mains trop rapides, restent accrochées ; elles finiront dans le bec de quelques oiseaux gourmands…

Des cartouches aux couleurs vives jonchent le sol rappelant que la chasse est ouverte.

Dans les herbes folles serrées des fourrés, des « trous » témoignent du passage du gibier fuyant les chasseurs, et laissent supposer que certains ont connu leur jour de chance… Un peu de répit…

Un grand silence règne , seul le bruit de mes bâtons  …

Plus loin un petit pépiement timide…enfin ,un peu de vie…

Quelques couleurs vives attirent mon regard, notamment ces merveilleuses baies rouges qui pendent, en belle guirlande, un avant goût de noël…

La nature semble privée de vie animale…pas de bruit de froissement de feuilles de quelques rongeurs ou lézard …chacun reste sur ses gardes…

Un bruit de « papier froissé » intense s’élève du champ de maïs qui n’a pas encore été moissonné .

Les feuilles jaunies s’entrechoquent sur les tiges qui se balancent avec le vent, quelques épis montrent leurs grains imprudemment…et d’ailleurs certains épis ont été visités par quelques bec de pigeons ramiers…ou tourterelles des bois…

Il ne reste plus que les alvéoles «  rouillées « des grains…

D’autres épis restent sagement enveloppés, encore protégés de l’humidité et des becs ou museaux goulus.

Les fleurs sont rares, un pied de matricaire, égaye un peu le sol herbeux, et quelques centaurées …

Les abeilles ne se déplacent plus dans le coin, ne voulant pas revenir penaudes…

Le papillon m’accompagne toujours et revient dans l’autre sens avec moi…

Je me sens moins seule avec cette petite vie fragile et palpitante…

J’aimerais bien savoir « voler » comme lui…je trouve que le chemin est plus long dans l’autre sens …BIZARRE NON ?

Ouf, revoilà les vignes, et puis la carrosserie luisante de la voiture….Je n’ose dire la longueur parcourue…estimée….peut-être 1K500 ? plus…MAIS pour moi c’est beaucoup…en ce moment du moins …et puis c’est moins beau ici qu’en aubrac…alors la motivation est moins forte…