La marche nordique, une gym vivifiante
Accessible à tous, elle se pratique en pleine nature avec deux bâtons. Mais rien à voir avec la randonnée pédestre. La marche nordique ? Une autre façon de mettre un pied devant l’autre, entre la gym et le jogging « bien-être ». Notre journaliste l’a testée.
Agnès Rogelet
On les croise de plus en plus souvent dans les bois à proximité des villes, en forêt, en plaine ou sur les sentiers de montagne… Drôles de skieurs de fond privés de neige. Les adeptes de la marche nordique (de l’anglais nordic walking) avancent d’un pas véloce, baskets ou chaussures de randonnée à la place des skis.
Cette marche active, qui se pratique en se propulsant avec des bâtons, concurrence même le jogging dans les pays scandinaves. Issue de l’entraînement estival des compétiteurs de ski nordique, elle est née en Finlande en 1997.
« Rien à voir avec la randonnée. On n’utilise pas les mêmes bâtons et on ne fait pas de pause sandwich, précise Claude Delguel, président de la Fédération française de nordic walking (FFNW). C’est avant tout une discipline gymnique, sollicitant le système cardio-vasculaire, et toutes les chaînes musculaires et articulaires du corps. »
S’entraîner une fois par semaine suffit à améliorer sa forme, et ses formes. « En y allant progressivement, la marche nordique est à la fois complète pour la santé, assez douce et “sociabilisante” », observe Lykke Tamm-Dunand, le médecin de l’équipe de France de biathlon, d’origine suédoise. Il n’y a pas de contre-indications, mais des précautions à prendre cependant : « Effectuer un bilan cardio-vasculaire si l’on appartient à un groupe à risque. Ne pas insister si une douleur s’aggrave, au genou ou à la hanche, par exemple. »
Et, pour éviter de mauvaises positions engendrant torsions ou douleurs dorsales, assimiler la gestuelle de base avec un instructeur lors de séances collectives. « Lorsqu’ils se promènent en forêt, les gens se déplacent mais ne marchent pas. Or pratiquer un loisir dans la nature redonne le goût de l’effort. On s’y sent bien, en accord avec soi-même, et on parcourt dix kilomètres sans s’en rendre compte », fait remarquer Claude Delguel.
La marche nordique conduit également à rechercher l’esthétique du mouvement, inspiré de la gestuelle noble et fluide du skieur de fond. La posture se redresse. « On se sent valorisé, on retrouve l’esprit d’entreprise. A chaque poussée sur les bâtons, on a l’impression de rejeter ses problèmes derrière soi », poursuit-il.
Suite de l'article dans la rubrique "revue de presse"